Interview : L'OST de "Mōsō Dairinrin"



Racontez-nous quelle a été votre première impréssion sur la série "Paranoia Agent".

J'ai trouvé cela séduisant de combiner le mot "Paranoia" qui est une image propre à l'être humain et le mot "Agent" qui est plus réaliste et concret.


Après avoir discuté avec le réalisateur Satoshi Kon et le reste de l'équipe, de quoi vous êtes-vous inspiré pour composer les musiques ?

Cette fois encore, ils m'ont laissé une grande liberté. J'ai bénéficié d'une certaine tranquillité pour pouvoir travailler aisément, tout en gardant une certaine préssion pour ne pas m'éloigner du sujet de la série.


A propos de Yume no Shima Shinen Kōen, la chanson du générique d'ouverture, à quoi avez-vous pensé en écrivant les paroles ?

J'ai fait attention à ne pas mettre en lumière certains cotés de la série que le réalisateur a justement laissés intentionnellement dans l'obscurité. C'est pourquoi j'ai écrit des paroles qui s'éloignent un peu de l'histoire de Paranoia Agent. J'ai essayé de trouver un point commun entre la "substance" de la série et ma musique, ensuite j'ai rédigé les paroles.


En composant et en arrangeant le générique d'ouverture, quel message vouliez-vous faire passer ?

Mon but était de dépeindre maladroitement l'insouciance et la tranquillité de l'âme comme s'il s'agissait de quelque chose d'inquiétant. C'était là la demande du réalisateur. Pour faire passer cela, j'ai opté pour des sons positifs : le rythme joyeux, le chœur mixte puissant et le chant des oiseaux qui résonnent comme une nouvelle positive pour tout le monde. J'ai composé la musique de ce générique avec cette idée, mais celle-ci est renversée par un seul mot dans la deuxième partie des paroles qu'on ne trouve pas dans la version diffusée à la télévision, mais bien dans la version "Soundtrack" du CD.


Après avoir vu le générique, qu'en avez-vous pensé ?

Ça ma fait peur, ça m'a donné des frissons. Une scène en soi très banale peut devenir très différente quand on change sa manière de la regarder.


Comment avez-vous travaillé pour composer les musiques ?

J'ai d'abord reçu la commande de toutes les musiques. Dans la liste, il y avait des demandes simples du réalisateur pour chaque morceau. J'ai travaillé en tenant à l'œil les illustrations des personnages, la liste des morceaux et le scénario. Quand j'avais terminé à 80 % un morceau, je le mettais directement sur le serveur FTP pour que chaque membre de l'équipe, y compris le réalisateur, puisse l'écouter et donner son avis. S'il y avait le moindre souci, je recevais des remarques par e-mail et je corrigeais immédiatement.


La musique du générique de fin, Maromi no Theme, est un morceau plus doux qui contraste avec celui du début. Quel était votre objectif ?

C'est une question difficile. Essayez peut-être de trouver un indice dans la réponse précédente.


Vous travaillez avec Satoshi Kon depuis Millennium Actress. Qu'est-ce qui vous plaît dans son œuvre ?

En générale, ses films sont captivants et permettent de s'échapper un peu. Par contre, on n'y retrouve pas une sorte d'attachement arbitraire car le réalisateur garde lui-même une certaine distance avec ses films.


Que pensez-vous du travail terminé ?

Pour l'instant, il est difficile de le regarder objectivement. A chaque fois que je le vois, je remet en doute mon travail.


En travaillant pour cette série TV, quel a été le coté le plus dur et le coté le plus sympa ?

L'interprétation de la demande était difficile mais intéressante. Quant à la commande écrite détaillée dans la liste, elle était si simple que parfois je me demandais si c'était vrai. Par exemple, lorsque j'ai rencontré le mot "Hip Hop" dans la liste, je me suis demandé si je ne rêvais pas. Et puis, c'est aussi très amusant de créer une musique dans ce contexte-là.


Est-ce que vous avez déjà pensé : "Et si le gamin à la batte venait..." ?

On dirait que je ne l'intéresse pas. Y aurait-il quelque chose qui me fait défaut ?


Auriez-vous un message à adresser à M. Kon qui est en train de devenir un réalisateur de haut niveau ?

J'aime quand parfois vous racontez vos films en les ridiculisant. Peut-être que c'est ça qui donne à l'œuvre sa force et sa qualité. Surtout, continuez comme ça !!!


Interview extraite du livret "le guide" de l'édition préstige de "Paranoia Agent"

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