Interview : Le thème song "Aria"


En tant que musicien interprétant le monde de "BERSERK", que ce soit pour les fans ou pour l'auteur Kentarō Miura, Susumu Hirasawa est indispensable. C'est donc lui qui a écrit "Aria", le thème principal du film "BERSERK, L'ÂGE D'OR, L'ŒUF DU SOUVERAIN SUPRÊME". C'est un solo à la mélodie riche convenant admirablement pour accompagner le début de la saga BERSERK. Elle incarne le spectacle tissé par les premières impulsions et le destin qui s'annonce.


Parlez-nous de la manière dont on vous a approché pour cette œuvre.

Avant de recevoir cette offre, j'avais déjà entendu des rumeurs "il parait que BESERK va encore être adapté en animé, ça va être un projet gigantesque à ce qu'il paraît". Mais ayant participé à la série TV et aux jeux vidéos par d'autres relations, je ne pensais pas qu'on allait encore me proposer d'y participer. C'est alors que maître Miura, le réalisateur Kubooka, et l'équipe de ce film sont venus me voir à l'un de mes concerts. Sans cérémonie particulière, Miura m'a dit "il va enfin falloir s'y remettre", ce à quoi j'ai répondu "oui, je vois ça en effet" et naturellement les chose se sont mises en place.


Quelles étaient les directives concernant le morceau principal ?

Par bonheur maître Miura  a une attirance pour ma musique, et en coulisses il a dû être question que je produise la BGM. On peut penser que cela m'a été proposé dans la lignée, mais en réalité on ne m'a pas fait d'offre aussi précise. Cette fois encore, Miura et le réalisateur m'on dit "le mieux est que tu fasses le plus personnel possible". Il y avait seulement une demande précise sur un point particulier, à savoir donner une image "jeune" vu qu'il s'agit de la jeunesse des personnages dans ce film. J'ai donc assimilé cette nuance.


Y a-t-il des sources à l'imagination menant à cette composition musicale ?

J'ai demandé moi-même au réalisateur si je pouvais avoir un document pouvant me servir de référence sensorielle. J'ai reçu un plan fixe de la scène où Griffith reçoit le Behelit de la vieille voyante. A partir de cette seule image j'ai encapsulé l'atmosphère de ce monde. Par expérience, plus je reçois d'images de dessin de storyboard et de scénario, et plus cela me devient malheureusement incompréhensible, c'est pourquoi je me limite à une image. De plus, même si ce que j'imagine à partir de cette image s'éloigne des intentions du réalisateur, il est fort probable que cette différence soit utilisée à bon escient pour le film. J'ai voulu poursuivre cette tension le plus vite possible. J'ai dit vouloir être dans le même état d'âme.


Avez-vous conscience que c'était un film ?

Concernant le thème original, depuis que j'ai commencé à travailler dans le monde de BERSERK à partir de la série TV, il n'y a rien de changé, c'est absolument identique. Bien sûr comme cette fois il s'agit d'un film, j'ai construit le fond sonore à l'échelle de cette ambiance. Mais la recherche de cette échelle est un élément vers lequel je me tourne depuis quelques années dans mes compositions, et je n'ai donc pas eu à changer de style et j'ai pu arriver à cette œuvre musicale.


Comment avez-vous avancé dans la composition musicale ?

Concernant la composition proprement dite, j'ai pu la terminer en 2 semaines environ en me concentrant sur une courte période. Puis je l'ai enregistrée. En août 2011, j'avais l'intention de faire écouter en USTREAM sur Twitter, pour fêter les 50.000 followers de mon compte Twitter, quelques œuvres de mes compositions. Parmi elles se trouvait celle-ci, Vocalement ce n'était pas la même personne que pour l'enregistrement, mais parmi les fans il y en a eu qui ont reconnu le morceau par rapport à celui qui a été utilisé pour la bande-annonce du film. C'est incroyable.


Comment avez-vous fait pour avoir des paroles chantée aussi dramatiquement ?

C'est ce que j'appelle le "langage Hirasawa". Tout en étant inspiré par les écritures utilisées dans le monde de BERSERK, je les utilise comme des incantations, je construis comme si le son des mots encapsulait la vision d'un monde. En déterminant la langue des paroles du chant, aussitôt le monde devient plus restreint. Alors  il est à craindre que cela devienne un obstacle dans l'image vue par chaque spectateur. Bien sûr, il est possible de bousculer cela par des images déterminées, mais personnellement je ressens plus d'intérêt dans ce qui provient de l’indéfinissable.


Que percevez-vous comme attrayant dans BERSERK ?

Ce qu'il y a d'attrayant dans BERSERK, je pense que c'es l'opposition entre le clair et l'obscur, la beauté et la laideur, le bien et le mal...c'est simplement que les opposées vivent les uns avec les autres. J'ai moi-même beaucoup de sympathie pour cela.  L'histoire et le contexte dans certains projets sont quelquefois censurés par ceux qui sont en charge, mais pour BERSERK je ne ressens pratiquement pas ce type d'obstacle. Au contraire je ressens une certaine liberté. C'est pourquoi en faisant la musique de BERSERK, j'ai presque la sensation d'avoir ouvert une porte de mon contrôle intérieur. En ouvrant cette porte, la censure se lève, et je deviens Berserk (NDT: enragé)


Interview extraite du livret "le guide officiel" de l'édition collector de "BERSERK - L'AGE D'OR PARTIE -I- ~L'OEUF DU ROI CONQUERANT"

Aucun commentaire: